Papier N° 12, Juin 2006

Notre voisin. En trouvant l’endroit pour le Rick’s Café j’ai été immédiatement introduit aux gens du voisinage et j’ai très vite remarqué le « Garage Neptune » le voisin d’à coté qui semblait être une sorte de centre social. Nos relations étaient assez amicales durant la construction et je trouvais que le pittoresque de l’enseigne peinte à la main, le fait qu’on ne voyait pas de voiture en réparation, l’habitude de tendre le linge dehors sur une penderie, tout ça était, finalement, attachant. Après l’ouverture, le propriétaire était très serviable, je pensais, quand il aidait à stationner les voitures la nuit. Jusqu’au jour où j’ai entendu qu’il était un peu maladroit au moment de demander ses pourboires aux clients. Cette affaire fut réglée avec diplomatie, néanmoins j’ai entendu qu’il était mécontent. Il tenta une mise à niveau de sa façade à l’aide de peinture blanche, du turquoise brillant et du rouge autour des fenêtres et des lettres de l’enseigne. Le moment fort de nos relations amicales fut atteint environ 2 mois après l’ouverture, le jour nous étions le point de contrôle Casablanca durant le rallye Gumball 3000. Nous dûmes accueillir 350 personnes pour déjeuner et placer leurs 168 voitures. Des Ferrari, des Maserati, une voiture de police New-yorkaise, des 4x4 et une magnifique Morgan classique, bref, toute la gamme. Pour rire, certains ont conduit leur voiture au garage Neptune où le propriétaire était dans son élément produisant ses photos de l’époque du bon vieux temps- du temps où on réparait vraiment les voitures dans ce garage. Après cet épisode, les choses semblaient se détériorer lentement. Après la suspension des « taxes » sur le parking il semblait y avoir plus de tentative de dissuader les clients de stationner leurs voitures devant le garage la nuit…quand il était fermé. Je me souviens que l’hiver dernier, un client avait mentionné qu’il avait un problème avec sa voiture et avait demandé au garagiste d’y jeter un coup d’œil pendant qu’il déjeunait. J’avais exprimé une inquiétude, n’ayant jamais vu de voiture se faire réparer dans ce garage et le client y retourna rapidement pour vérifier. Il trouva qu’ils avaient retiré et contrôlé quelques pièces, et qu’après les avoir remontées ils leur étaient resté quelques pièces bizarres. Mais le véhicule fonctionnait alors le client mis les pièces qui restaient dans le coffre et avait au moins assez de puissance pour rejoindre un autre garage. Ce printemps, par contre, il semble que le garagiste élabore une sorte de protestation. D’abord vinrent les poussins…au début ils étaient dans une cage mais après qu’ils grandirent un peu et s’habituèrent à leur environnement, ils furent relâchés pour parader librement sur le trottoir entre le garage et le restaurant…pas une bonne pub pour notre « poulet au curry », « Vol au vent de volaille » ou la « salade de poulet tropicale ». Ensuite ce fut le jardinet. D’abord des plantes en pot, amusant, avec toujours les poussins paradant (en passe de devenir des poulets) et le linge tendu dehors de temps en temps. La ligne fut franchie quand il aménagea en jardinet une partie du sol au bord de notre propriété, l’entoura de ciment et d’un grillage en fil de fer, y planta des trucs verts et au milieu il plaça un pot d’une couleur criarde avec des fleurs en plastiques ! Je me suis dit : « Qu’est ce qu’il lui arrive pour faire quelque chose comme ça ? ». Houssein, notre responsable maintenance dit alors : « Il le fait pour attirer votre attention ». J’en apprends tous les jours. English version Kathy Kriger Juin 02 2006